Sans aucun doute l'un des plus beau laelias rupicoles avec L.kleberi et L.lucasiana, mais ce n'est qu'une question de goûts...c'est sans doute aussi l'un des plus difficiles à trouver car s'il est relativement souvent présent dans les listes des producteurs, il s'agit assez rarement du milleri, et bien souvent du L.flava...sauf à obtenir une division d'un collègue, la déception est souvent le lot à payer avant de savourer une floraison de milleri...(Photo ci dessus: Eric Vallée)
Laelia milleri se caractérise par un pseudobulbe court, trappu, avec une forme en cône tronqué au sommet, assez caractéristique. Ce pseudobulbe porte une feuille unique, charnue, colorée de marron sur la face inférieure, pouvant atteindre une dizaine de centimètres. Cette feuille forme un angle nettement prononcé, à la manière de Laelia rubescens. La forme du pseudobulbe et l'angle de la feuille sont deux critères associés qui peuvent permettre à l'amateur de distinguer un Laelia milleri d'un autre rupicole du "complexe flava" lorsqu'il ne dispose pas de spécimen en fleur.
La fleur est d'une couleur splendide et explore une large palette de rouges, tout en nuances, allant du jaune/orange au rouge intense, de 3-4 cm de diamètre. La hampe florale, qui se forme au printemps à nos latitudes pour fleurir avant l'été, peut porter jusqu'à 10-12 fleurs qui s'ouvrent sucessivement mais dans un court délai qui permet de profiter d'une floraison spectaculaire malgré la taille relativement modeste des pièces florales.
L'espèce est endémique d'un petit territoire du Minas Gerais, au sud ouest de Belo Horizonte, dans des massifs rocheux qui font l'objet d'exploitation minière pour leur richesse en fer. Cette activité menace d'ailleurs la pérénité de certains Laelias rupicoles, et particulièrement L.milleri, laquelle est proche de l'extinction. (Photo ci dessous: exploitation du minerai de fer au Brésil, source orchidworks.com). Dans son milieu naturel, à une altitude de 800 à 1300 mètres, la plante profite de la protection d'une végétation adaptée aux conditions climatiques assez rudes (vellozia, cactées et autres xérophytes...) Cette espèce se cultive dans de petits pots de terre cuite comprenant un substrat essentiellement minéral constitué de roches acides de type granit (l'arène granitique, la pouzzolanne sont des substrats bien adaptés). Les amateurs se doivent de reproduire cette espèce en produisant des capsules de graines qui permettront de procéder à des semis in vitro afin de participer à la conservation de cette espèce qui dépend pour partie des collections privées.